Le snacking : tendance de fond ou effet de mode ?

vente à emporter

Depuis de nombreuses années, le mot snacking est dans toutes les bouches. D’origine anglaise, il fait référence à un encas à déguster sur le pouce et à tout moment de la journée. C’est un mode de consommation qui a notamment connu un boom depuis la crise sanitaire. En effet, privilégié pour sa facilité et sa rapidité à être consommé, il séduit de plus en plus les consommateurs, mais également les établissements de restauration souhaitant répondre à un besoin sociétal. La problématique ? Proposer un repas rapide, nomade, économique et qualitatif.

Les chiffres clés du marché en 2021

Selon une étude de CHD en 2021, le secteur de la restauration rapide a très peu été impacté par la crise avec un recul de seulement 16% par rapport à 2019. Par comparaison, le secteur de la restauration à table a lui subi une baisse de 42 % par rapport à 2019. 

En 2021, selon le congrès du Snacking 2021, celui-ci représentait :

  • 16,47 Milliards de chiffre d’affaires
  • Des ventes dans plus de 480 000 points de vente soit une hausse de 11 % par rapport à 2020.
  • Un panier moyen de 10,70 € soit une évolution de près de 10 % par rapport à 2019.


Concernant les tendances food, le burger reste le produit préféré des Français. Le sandwich fait quant à lui son grand retour et s’adapte parfaitement aux nouveaux formats de livraison. Les 18-24 ans délaissent la restauration à table pour une offre moins onéreuse comme les instants snacks. Leur péché mignon ? Les bowls ou encore les burgers vegan. Par ailleurs, pour les plus de 50 ans, on observe également une mutation depuis quelques années avec une augmentation de leur consommation en restauration rapide notamment privilégiée pour les moments du matin et du déjeuner

Durant de nombreuses années, le snacking n’avait pas bonne presse : trop sucré, trop gras, trop salé. Mais bien que les produits phares restent des grands classiques du snacking, de nouvelles lignes se dessinent.

L’arrivée fracassante d’une offre saine et végétale

Qui dit alimentation nomade ne dit plus forcément alimentation calorique. Une offre saine et végétarienne a fait son apparition afin de répondre aux exigences du marché. Que ce soit de manger local, des produits issues de l’agriculture biologique ou encore de manière éthique, la nouvelle génération reflète dans ses choix alimentaires un nouveau mode de vie. Ainsi, tout le secteur de la restauration a dû repenser sa vision de la cuisine et surtout les codes du snacking. Par exemple, on retrouve désormais dans une grande majorité des établissements, une offre snack sans viande. La jeune génération se sentant de plus en plus concernée par l’impact de leur coup de fourchette s’oriente vers une alimentation plus respectueuse de l’environnement et de leur santé.

Au-delà de ce qu’il y a dans leur assiette, les consommateurs sont également attachés à comment leur repas est conditionné. Les restaurateurs doivent s’adapter continuellement en trouvant des solutions plus vertes dans les emballages utilisés en limitant les emballages dans les livraisons et privilégiant des emballages éco-responsables. Cette transformation va continuer de s’opérer avec l’obligation pour la restauration rapide dès janvier 2023 de servir les consommations sur place dans de la vaisselle non-jetable

Premiumisation de l’offre 

Le snacking ne cesse de se renouveler et on assiste à une montée en gamme de l’offre. En effet, la grande majorité des lieux de vente comme les cafés ou les brasseries proposent désormais une offre à emporter. L’offre suit la tendance du bon et qualitatif. Les produits vont être choisis avec soin et les plats d'avantages confectionnés. On note ainsi un changement des codes de la cuisine traditionnelle avec par exemple des kebabs chic et des sandwichs haut de gamme.

Le Breadstorming, enseigne de restauration rapide située dans le quartier des Chartrons à Bordeaux, surfe sur cette tendance. Leur concept ? Proposer à leurs clients des recettes de sandwichs gourmands, travaillés et composées uniquement de produits frais

photo sandwich

Parmi ces nouveaux acteurs du snacking, une nouvelle tendance émerge : le snacking de chefs. Les restaurants étoilés ont eux aussi subi la crise de plein fouet. L’heure étant donc à l’adaptation et à la réinvention, le take away a su tirer son épingle du jeu. Preuve étant, celui-ci est depuis 2021, l’une des épreuves principales du Bocuse d’Or 2021. Tout un symbole ! Cela montre bien que la cuisine française est en pleine mutation et que l’on peut maintenant snacker bon et beau !

Multiplication des canaux de distribution

Les habitudes de consommation s’étant transformées, cela a également impacté les canaux de distribution utilisés. Ces dernières années, grâce à la digitalisation du secteur, les consommateurs ont pu consommer la restauration autrement que chez le restaurateur ! La digitalisation a permis le développement de la livraison, de la vente à emporter et également du Click and Collect. En 2019, moins de 1 % des restaurants et 8 % des concepts snacking proposaient le Click and Collect. En juillet 2020, on observe une explosion de ces chiffres, respectivement passés à 6 % pour les restaurants et à 31 % pour le snacking. Pour ce qui est de la vente à emporter, elle séduit les établissements traditionnels : 60 % des restaurateurs à table proposent de la vente à emporter contre 44 % en 2019. 

Aucun doute, le snacking est bien l’élu de ces dernières années. Situation inédite, la restauration rapide aura pesé plus que le service à table en termes de parts de marché ! À noter que le covid aura eu un impact sur tout le milieu de la restauration et aura incité les acteurs à user de leur inventivité pour garder la tête en dehors de l’eau. Une chose est sûre, ce marché a encore de belles années à venir….

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